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Les religions : des contes à dormir deboutLes religions : des contes à dormir debout

Dans mon dernier billet sur les religions1, je me demandais si, à l’instar des contes destinés à nos naïfs enfants, les textes religieux ne cherchaient pas à nous transmettre avec force symboles certaines vérités immuables ? Car que ce soient les contes pour les tout petits ou les histoires de grandes personnes, c’est toujours le même récit qui revient comme un leitmotiv : celui de la dualité de l'être et de l'affrontement des forces du bien et du mal dans l’homme et son monde. Les conflits entre Dieu et Satan, David et Goliath, Israël et l'Égypte, Abel et Caïn, Samson et Dalila dans la bible ne racontent pas autre chose. C'est ce même combat intérieur que l'homme doit livrer pour accéder à cet état de conscience divin que représente le Christ de la bible ou à cette transfiguration de l'existence que Nietzsche appelait le surhumain. État qui, selon l'un, s'atteindrait par l'abandon total de sa volonté et, selon l'autre, par la volonté de puissance. Deux voies on ne peut plus diamétralement opposées.

Les contes, eux, mettent en scène les mêmes combats liés à notre double nature mais ils insistent, comme dans la Belle et la bête, Peau d'âne, Cendrillon et bien d'autres récits, sur l'irréalité du monde des apparences2 et ils nous invitent à ne pas juger d'après elles mais d'écouter notre cœur. À l'instar aussi des écrits religieux, ils nous demandent de garder, quoiqu'il arrive, une foi absolue en la vie. Et le message récurrent véhiculé par les contes et les textes religieux, c'est que l'amour est la clé de tous les problèmes. L'amour intemporel qui réveille la Belle au bois dormant, l'amour salvateur qui ressuscite Blanche-Neige ou Lazare, l'amour inconditionnel qui se rit de nos sens et qui, se jouant des apparences, transforme l'eau en vin, une citrouille en carrosse et une bête hideuse ou un crapaud en un beau prince charmant. Bref c'est toujours l'histoire de l'homme luttant contre ses démons intérieurs et bataillant contre un monde extérieur fait à son image et issu d'apparences qu'il a lui-même créées.

Le premier commandement de Dieu donné à l'homme dans la Bible n'est-il pas justement d'aimer ? Aimer Dieu et son prochain comme soi-même, l'un étant indissociable de l'autre. Ou pour mieux dire indivisible. L'amour est la force capable de renverser tous les obstacles. Or, aujourd'hui, à l'aune de la science, nous savons que tout ici bas est énergie. La matière n'est qu'une concentration d'énergie dont les caractéristiques principales sont l'étendue et la masse. Autrement dit, vivre c'est vibrer. D'ailleurs comme le dit Dieu dans la bible quand Moïse lui demande qui il est : "je suis celui qui suis" (Exode 3:14). Ou Autrement dit, Dieu c'est la V.I.E, c'est tout ce qui est. La vie n'est que de l'énergie et l'amour en est la force créatrice. Sachant cela, on comprend mieux la signification des paroles du Christ  nous disant:  "Vous êtes la lumière du monde" (Matthieu 5.14).

Tout le malheur de l'homme c'est qu'il ne s'aime pas et qu'au lieu d'adorer la vie comme il le devrait, il ne cesse de la combattre. Lui à qui il a été demandé d'aimer Dieu en lui et Lui en Dieu ne parvient pas à s'aimer. Bien au contraire, il se livre un combat acharné et crée lui-même les problèmes qui se manifesteront dans le monde des apparences. Au lieu de vivre dans l'amour, l'homme vit constamment dans la peur. Peur de manquer, d'où naissent tous les égoïsmes alors que l'abondance est écrite dans tout l'univers. Peur de ne pas être à la hauteur, d'où naît l'impuissance à imaginer et réaliser ce qui nous paraît impossible alors que la vie sait et peut tout faire. Peur de vieillir, de mourir et bien d'autres peurs qui modèlent nos pensées, nos comportements et notre vision restrictive de la vie3. Nous préférons l'enfer plutôt que le paradis.

Et tout cela à cause de nos croyances. Nous sommes ce que nous croyons être, rien de plus. Et c'est là que les religions posent problème. Alors que les enfants à qui on lit des contes savent très bien que "c'est pour de rire", les adultes eux, quand il s'agit des textes religieux, font preuve d'une crédulité effarante et sont convaincus que c'est du sérieux. Peu importe les absurdités qu'on leur sert, ils y croient dur comme fer et règlent leur comportement en fonction de ce qui leur est raconté. Et, comme on le verra dans un prochain billet, sans le moindre esprit critique et non sans une sacrée dose d'hypocrisie ! 

 

1. Billet du 18 avril 2020: Près de 10 000 religions convaincues de leur vérité

2. Que l'on devrait bien orthographier "appâts rances"puisque nous nous jetons sur les manifestations extérieures comme sur un appât et nous y laissons prendre alors que ces mêmes manifestations finiront par vieillir, s'altérer et ne plus être au goût du jour.
3. Voir à ce propos mon livre : Merde, je vis

Tag(s) : #Au fil du vent... Divers
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