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La chute de la maison Trump

Appris par le Washington Times que le nom de Trump venait d'être effacé d'un immeuble résidentiel de Manhattan car près de 70% des copropriétaires avaient voté en faveur de sa suppression. Il est vrai qu'auparavant, six cents de ces copropriétaires avaient signé une pétition exigeant que le nom de Trump ne figure plus sur leur immeuble. Pour quel motif ? Parce que, disaient-ils, "la façon effroyable dont Trump traite les femmes, ses antécédents de racisme, ses attaques contre les immigrés, ses moqueries envers les personnes handicapées, son évitement fiscal, ses mensonges systématiques sont tous anti-éthiques et contraires aux valeurs auxquelles nous croyons, nous et nos familles". Pour eux, la valeur de la marque Trump diminuait la valeur immobilière de leur bâtiment.

En 1991, lors de l'effondrement des régimes communistes, on a pu assister en Russie et dans les pays satellites de l'ancienne U.R.S.S, à la destruction des statues de Staline et de Lénine, à la débaptisation des places et des rues et même à celle de la ville russe de Leningrad, redevenue Saint Pétersbourg, l'ancienne capitale historique.

Il semblerait que le nom de Trump ne soit plus si porteur car trois autres bâtiments frappés à sa marque ont déjà été débaptisés dans le voisinage. Hait-on tant Trump à Manhattan ? Pas qu'à Manhattan en fait puisque des hôtels à Toronto et à Panama City ont déjà rejeté son nom.

D'aucuns s'étonneront peut-être de ce parallèle entre deux régimes défendant des valeurs aussi contraires que la prétendue démocratie et le totalitarisme. Tant qu'ils s'opposaient, on pouvait croire que l'un était le gentil petit loup et l'autre le vilain méchant loup. Illusions. En réalité, tous deux sont des prédateurs, dévoreurs d'hommes, et leurs idéologies, certes pavées au départ de bonnes intentions, se confrontent toujours au fond égoïste de la nature humaine et à la suprématie de l'argent.

Maintenant qu'il est sans rival, et qu'un père Ubu est à sa tête, le capitalisme se lâche comme jamais et révèle son pire visage. Qui mieux qu'un Trump trompeur, sans foi ni loi, peut en effet incarner jusqu'à la caricature, ce capitalisme à visage inhumain, aveugle, avide et adorateur inconditionnel du veau d'or ? Le capitalisme avance à pas de loups et, sous couvert de libéralisme et de défense de la démocratie, ne sert en fait que son seul idéal : le profit. Il n'a cure ni des gens, ni de l'environnement et ne sait que tout transformer en argent. Ce faisant, il mène vers l'effondrement la planète Terre, notre maison mère à tous. Car nous sommes tous dans le même bateau, bateau en train de faire naufrage parce qu'une bande de tordus tuent femmes et enfants pour sauver l'argent d'abord !

A l'heure où le nom de Trump s'efface des façades, je ne peux m'empêcher de nourrir un vague espoir : et si à force d'outrances, d'incompétence et de rodomontades, le magnat de l'immobilier devenait, à son corps défendant, un grand débâtisseur, un fossoyeur du capitalisme ? Que l'effacement de son nom préside à l'effondrement des capitalistes de la planète, les Monsanto, Bayer, Mac Donald Trump & Cie, tous ces millionnaires pilleurs de nos matières premières ? Et si Trump nous sauvait tous en entraînant le capitalisme dans l'effondrement de sa marque et de son empire immobilier ? Rien ne me serait plus cher1.

 

1. Petit clin d’œil à Edgar Allan Poe et sa nouvelle la Chute de la maison Usher (The Fall of the House of Usher)

 

 

Tag(s) : #Dans les médias, #Trump
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