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Rien n'est plus sain et plus salutaire, je pense, que de savoir rire de soi. Cela m'a bien des fois sauvé la mise. Je vais vous raconter deux cas où l'autodérision m'a permis de relativiser les choses et de prendre de la hauteur par rapport aux événements en appelant le rire à ma rescousse, là où le tragique cherchait à s'imposer.

Dans le premier cas, c'était à Souillac. Je vivais une séparation douloureuse et ce soir là mon ex compagne devait passer chez moi pour récupérer des affaires. J'étais assez déprimé car notre séparation était due davantage à des malentendus qu'à la fin de nos sentiments.

A un moment, j'ai ressenti le besoin de me changer les idées et d'aller prendre l'air. J'ai constaté alors qu'il y avait fête au village, que les rues étaient décorées et pleines de monde. Tout cela me laissait indifférent tant j'étais accaparé par mon chagrin.

Et puis voilà que sur mon passage j'ai vu, en bordure du trottoir, un petit attroupement. C'était un groupe d'enfants qu'une jeune femme s'occupait à grimer et à farder, tandis que moi, pauvre de moi, je passais en cafardant. Et puis, allez savoir pourquoi je me suis dit intérieurement à ce moment : "Ça, c'est pas pour moi !" Mais presque aussitôt, une petite voix intérieure m'a soufflé : "Mais si, justement !" Et je suis aussitôt revenu sur mes pas et j'ai demandé à la jeune femme (dont j'avais d'ailleurs admiré les forts jolis yeux au passage) : "Vous pourrez me faire une belle bille de clown après ?" Elle a acquiescé en riant. Et elle m'a fait une superbe tête de clown. Ça m'a bigrement aidé car je suis entré aussitôt dans le costume. Fini le chagrin ! Finie la déprime ! D'un seul coup, voilà que je disais merde aux "appâts rances", merde à la soi-disant réalité.

Je suis rentré chez moi et là, je me suis mis à écrire une lettre à mon ex pour la remercier de tous les bons moments que nous avions vécus ensemble. Je venais tout juste de terminer ma missive quand elle a frappé à ma porte. Lorsque je lui ai ouvert, j'ai lu la surprise sur son visage à la vue de ma face grimée. Bien sûr, elle a rigolé. Et c'est ce que nous avons fait ensuite toute la soirée. Nous avons rigolé. Non seulement elle et moi mais aussi tous nos amis communs que nous avons rejoints ensuite sur la place du café-restaurant du village où la fête battait son plein. Toute la soirée, j'ai assuré le spectacle et fais rire la galerie. J'étais vraiment dans la peau du clown ! Et je n'étais plus malheureux. Comme quoi, c'est bien nous et nous seuls, qui décidons de notre façon de réagir aux événements !

Sans ce sentiment d'autodérision, j'aurais passé cette même soirée à me lamenter dans mon coin en m'apitoyant sur mon sort. Au lieu de cela, j'ai été drôle comme un clown qui sait que le "show must go on" et que, pour que la fête continue, il faut mettre de côté ses états d'âme. Sans lui aussi, j'aurais accordé foi au monde des apparences et ma copine ne serait sans doute jamais revenue...

Tag(s) : #De l'autodérision
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