A la pêche à la baleine

Merde, c’est assez ! Hommes loups- phoques, cessez de prendre mon dos fin pour cible avec vos canons ou je me cache à l’eau et je sors de ma Manche un Jonas armé d’une kalachnikov

Appris avec consternation que le Japon, au nom d'une tradition imbécile, a décidé de se livrer de nouveau à la pêche commerciale de la baleine.

Voilà au moins qui met fin à des décennies d'hypocrisie puisque ce pays pratiquait déjà de fait la chasse à la baleine, au prétexte de fins scientifiques.

Tout n'est pourtant pas négatif dans cette décision puisque le Japon s'interdit désormais de pêcher ailleurs que dans ses eaux territoriales et qu'il foutra donc la paix aux autre cétacés de la planète.

L'occasion pour moi de rappeler tout le mal que je pense de cette pratique à travers un extrait de mon livre Merde, je vis sur la baleine, dont l'illustration sert pour ce billet. Pour la légende peu lisible en dessous, voir la transcription dans cette note¹.

La baleine

A la pêche à la baleine, nous voulons bien aller mais puisque la pêche commerciale n’est décidément pas assez pour décimer cette espèce menacée, nous irons pêcher ce cétacé à des fins scientifiques, disent, en faisant mine de ne pas en manger, des hommes hypocrites, reîtres qui t’attrapent dans leurs rets ou te laissent t’empêtrer dans leurs filets oubliés.  

Pauvre mastodonte des mers,  à quoi te sert d’être le plus gros mammifère marin,  toi dont le souffle de vie trahit ta présence en un puissant jet d’eau et te livre sans défense à des flottes de fielleux bateaux.

Sans la moindre considération pour ta majesté seigneuriale et ton imagination musicale, ces barbares, assistés de sonars calqués sur ton écholocation, n’hésitent pas à te harponner  à grands coups de canons pour récupérer ta graisse et tes fanons. Destin tragi-comique, tu finiras ta vie en cosmétique ou, comble d’ironie, en baleine de parapluie !

Et nous, rois de la surpêche, que ne savons-nous, comme Ulysse avec les sirènes, écouter les concerts de baleines et nous attacher au mât des navires, envoûtés par leurs chants, pour ne pas risquer de mourir de plaisir en les écoutant ?

Note :

1. La légende sous le dessin étant à peine lisible, en voici la retranscription. (Dans le livre, les légendes tournent toujours tout en dérision) :  Merde,  c’est assez ! Hommes loups- phoques, cessez de prendre mon dos fin pour cible avec vos canons ou je me cache à l’eau et je sors de ma Manche un Jonas armé d’une kalachnikov

Liens : 

https://www.ipagination.com/en/livres-ipagination-editions/20-merde-je-vis-9782367910222.html

https://www.youscribe.com/BookReader/Index/2401529/?documentId=2560092