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Je crois donc je crée I.

Je crois donc je crée !

Tel est mon credo. Qui détermine ma vision de la vie et mon rapport au réel. Ou plutôt, ce qu'on considère comme tel. Car que sont ces apparences auxquelles nous prêtons tant d'importance sinon des "appâts rances", de pauvres leurres jetés à notre appétence de croire ? A notre envie de voir. Appâts que nous happons avidement sans réaliser que ce sont des effets qui nous enferrent et non des causes.

Alors, oui, je me méfie de ces reflets de réalité furtifs, offerts comme un piège à ma conscience et je me garde de les accepter comme des vérités dignes de foi, pour ne pas leur donner force de loi. Souvenez-vous du mythe de la caverne de Platon, où des hommes enchaînés à un mur, mais aussi chevillés à leurs croyances, ne connaissent du monde que des ombres projetées sur les parois de leur caverne,

Et, hormis ce que nous en disent nos sens - notre réalité perceptible - quelle connaissance avons-nous de la vie ? Que savons-nous de l'univers ? Du monde de l'infini grand et de l'infiniment petit ? Trois fois rien en regard de notre ignorance. La seule certitude à laquelle nous puissions raisonnablement nous rattacher, c'est notre conscience même d'être en vie. Et encore. Au "Je pense donc je suis" du philosophe Descartes, je préfère opposer le "Je est un autre" du poète Rimbaud, tant notre moi, notre ego délirant, est sujet à caution et à mille illusions.

Et si ce que nous voyons du monde n'était qu'une projection de nos pensées et de nos croyances ? De simples images, ou vues de l'esprit. qui, à travers le prisme de notre conscience et l'énergie de notre mental, forment et déforment notre perception de la vie et de nous-mêmes. Ces visions que nous considérons comme réelles ne seraient plutôt à mon sens que la somme des jugements mouvants et mouvementés des hommes, Pour ne pas dire de leurs préjugés, tout simplement.

Nous nous forgeons des opinions et nous attachons à elles, alors même que nous n'avons pas tous les éléments pour juger. Comme si l'accession de l'homme à la connaissance ne passait que par ses sens. Comme si les reflets tout relatifs de la réalité ne devaient pas inexorablement disparaître, tel un songe, de l'autre côté du miroir.

Aujourd'hui, à l'heure où les lois de la mécanique quantique s'opposent aux lois de la physique newtonienne, où l'homme crée des outils pour son cerveau et non plus pour son seul corps physique, où les machines sont dotées de mémoire et d'intelligence, facultés longtemps réservées au vivant, et où nous procédons à la dématérialisation des choses pour entrer de plein pied dans un monde d'abstractions toujours plus vaste, ne devrions-nous pas nous poser l'une des  questions philosophiques les plus essentielles pour notre époque : qu'est-ce que la réalité ?

 

Tag(s) : #Au fil du vent... Divers
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